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Mot de la rédaction

Cette année, une grande partie de notre travail chez Yiara a consisté à adapter et à remanier nos pratiques habituelles afin de continuer à rendre accessible l'histoire de l'art féministe. Yiara a toujours cherché à tisser des récits mis à l’écart et à fournir un espace pour la réflexion, la croissance et la beauté. Nous avons redoublé d’efforts pour nous pencher sur ces thèmes pendant la pandémie, mais ces circonstances étranges ont également demandé plus qu’un travail de découverte - elles demandaient un effort de communication. Ainsi, nous nous sommes appliqué.e.s à communiquer avec notre communauté, à laquelle nous sommes infiniment reconnaissant.e.s d’appartenir, collaborant avec d'autres artistes, ami.e.s et créateur.trice.s, dans un réseau mutuel de soutien, de confiance et, bien sûr, de créativité.

Alors que nous préparions le volume 09, nous nous sentions interpellé.e.s par le rôle de l’art dans des contextes difficiles. Créer quelque chose, c'est lui donner un sens – transformer le nébuleux et l'incertain en quelque chose de reconnaissable et de solide. Dans la dernière année, nous avons sûrement tous.te.s recouru à cette routine de soins et de création, nous engageant individuellement dans nos propres actes de transformation discrets depuis nos chambres isolées.

De nombreuses œuvres présentées dans ce numéro reflètent ce nouveau rapport à la création. Elles exercent une double focalisation: vers l'intérieur, vers le soi, mais aussi vers l'extérieur, à la recherche d’une connexion avec l'autre. Dans Cathartic Thread, 1000amour utilise son propre corps comme toile, le transformant en un site de renouveau personnel. Claire Sigal explore un équilibre similaire entre la construction et la violence dans Mending Memories, qui examine le processus de couture comme étant intimement lié à la vie d’artiste de Frida Kahlo en tant que femme. Et dans Walking Costume, Kathryn McTaggart utilise une sculpture souple à porter pour créer un parallèle entre la couture et les promenades quotidiennes, qui sont devenues essentielles à nos vies pendant la pandémie.

Yiara est le résultat du travail et de l’amour de tant de personnes – ce magazine appartient à chaque membre de notre équipe éditoriale, à nos contributeur.trice.s, et à notre lectorat. En parcourant ce numéro, nous vous invitons à réfléchir à votre place au sein de cette étoffe collective et à y coudre votre propre fil.

Merci pour votre lecture,

Sara Hashemi et Amelle Margaron
Rédactrices en chef | Vol. 09